Nous avons déjà tous et toutes remarqué les poubelles débordantes après les pauses de midi à cause des quantités énormes d’emballages.
La ville de Fribourg a crée des autocollants « Apporte ton tupp » (Bring deine Box en allemand) que des membres de Macrocosm ont été distribuer chez les restaurateurs. Ceux-ci peuvent coller les stickers de manière visible pour rappeler aux clients et clientes qu’il est possible pour eux d’apporter leur propre contenant !
Amène ton tupp’, parce que pourquoi pas ?
Le projet peut sembler amusant, mais quel pourrait être son impact ?
Les détritus, et ce partout
Les déchets n’ont cessé d’augmenter en Suisse. Bien que la gestion des déchets en Suisse soit de très bonne qualité et qu’aucun déchet solide n’atterrisse dans les décharges, il existe toujours un problème croissant : le « littering », c’est-à-dire le fait de laisser tomber des objets par inadvertance ou de ne pas les ramasser. La quantité de déchets dangereux en Suisse était d’environ 1,8 millions de tonnes en 2009. Environ 0,5 million de tonnes ont été incinérées, 0,7 million de tonnes ont été mises en décharge, 0,4 million de tonnes ont été recyclées et le reste a été soumis à un traitement physico-chimique. Outre les déchets dangereux résultant des processus de production, une part considérable est due à des mesures de protection de l’environnement telles que le traitement des déchets ou l’assainissement des sites contaminés. Une grande partie de ces déchets sont des déchets plastiques provenant de situations telles que les plats à emporter.
Ainsi, nous avons déjà une excellente raison de limiter l’emport de nos aliments dans du plastique : la réduction des déchets sauvages !
Cependant, il existe un autre aspect bénéfique important de cette pratique : la gestion des déchets alimentaires.
Avoir les yeux plus gros que le ventre
Imaginez le scénario suivant : Vous venez de sortir du travail/de la classe, et vous avez légèrement faim, mais. Vous décidez de vous acheter un petit quelque chose à manger, sachant que vous aurez faim plus tard si vous ne le faites pas maintenant.
Lorsque vous recevez votre repas, c’est beaucoup trop. Vous mangez autant que vous le pouvez, mais hélas : le take-away était bien trop généreux. N’étant pas en mesure de transporter une boîte en polystyrène sur tout le chemin du retour, vous jetez la moitié de votre repas sans réfléchir.
Cela vous semble familier ?
Produire des aliments qui ne sont pas consommés entraîne des émissions inutiles de CO2, une perte de biodiversité et l’utilisation de terres et d’eau.
25% de l’impact environnemental de la Suisse lié à la nutrition est causé par le gaspillage alimentaire évitable. Cela équivaut à environ la moitié de l’impact environnemental du trafic privé motorisé du pays.
C’est énorme !
Mais si, dans le scénario précédent, vous aviez eu une boîte avec vous, vous auriez pu simplement la fermer et la remettre dans votre sac. Non seulement vous avez évité le gaspillage alimentaire, mais vous avez aussi gagné un petit encas ou même un repas pour plus tard.
De cette façon, le gaspillage alimentaire, qui est un énorme problème en Suisse comme dans de nombreux pays développés, peut être atténué.
Enfin, last but not the least, apporter son propre tupperware peut être bénéfique pour les vendeurs et vendeuses ! En réduisant les coûts d’achat des emballages, le restaurateur ou la restauratrice peut se concentrer uniquement sur ses délicieux plats.
Un mot sur la consommation durable
La Suisse n’est pas un pays durable. Dans une célèbre étude du Global Footprint Network, la question suivante a été posée : de combien de terres aurions-nous besoin si tout le monde consommait comme le Suisse moyen ?
La réponse (en date de 2017) : 3,5.
Nous consommons 3x plus que ce que la Planète peut réellement nous permettre. Cette surconsommation est tout simplement insoutenable, et par conséquent, chaque pas que nous faisons pour la réduire est un pas dans la bonne direction. C’est pourquoi en tant que nation développée, nous avons l’obligation d’être des modèles. Si nous voulons être une référence dans des domaines tels que l’éducation et l’innovation, nous devons aussi devenir une nation véritablement durable.
Pour le.a citoyen.e moyen.nne, la lutte contre le changement climatique peut sembler être une tâche si gigantesque et si lointaine qu’elle ne mérite même pas d’être envisagée. Un sentiment compréhensible. Peut-être qu’en changeant de petites habitudes, même sans comprendre totalement pourquoi, nous pourrions être en mesure d’apporter des changements individuels progressifs et collectifs considérables.
Alors faites passer le mot et apportez la boîte !
Amène ton tupp’, c’est génial : et après ?
Si vous voulez vous lancer et participer au projet, rendez-vous sur https://www.ville-fribourg.ch/conso pour plus d’informations et écrivez à edd@ville-fr.ch pour obtenir des autocollants de sensibilisation qui vous aideront à diffuser le message !
Sources
https://www.eea.europa.eu/soer/2010/countries/ch/waste-state-and-impacts-switzerland
https://www.bafu.admin.ch/bafu/en/home/topics/waste/guide-to-waste-a-z/biodegradable-waste/types-of-waste/lebensmittelabfaelle.html
https://data.footprintnetwork.org/?_ga=2.201866513.101283298.1619548458-1575944828.1619548458#/